Bonjour à tous, je vous propose aujourd'hui une petite immersion avec l'un des personnages principaux de mon roman en cours d'écriture. Vos avis et commentaires constructifs sont bien sur les bienvenues !
Pour ce nouveau texte je vous propose une nouvelle expérience, vous avez la possibilité de cliquer sur le lien ci-dessous pour écouter une bande son d'ambiance et être ainsi plus immergé dans le texte.
Bonne lecture.
Cette nuit est relativement claire. Le ciel dégagé laisse apercevoir les étoiles et une lune quasiment pleine qui brillent d'un ton légèrement bleuté, frais et enivrant. Le vent souffle dans les branches des chênes, frênes et autres arbres ou conifères qui composent cette forêt ancestrale dans laquelle je me cache cette nuit. J’espère de tout cœur être à l'abri jusqu'au petit matin. Je m'assois au pied d'un vieil arbre centenaire, un peuplier si je ne me trompe pas, l'arbre chéri des druides pour la récolte du gui. Tiens, je ne me rappelle pas ou j'ai pu apprendre cela ! Peu importe je sens en moi le changement qui s’opère déjà. Résigné, je me suis enfoncé au cœur de cette vaste forêt du centre Bretagne. Une chouette hulule non loin de moi, un corbeau l'accompagne de temps à autre et leurs cris se mêlent à la mélodie du vent, des branches et des grillons, on se croit presque dans le Sud. Je ferme les yeux et m'abandonne à mon triste sort, j'attends. Je ne pense plus à rien, écoutant la symphonie de la nature, me surprenant même à me dire que sans ce malheur, je n'aurais probablement jamais vécu un tel moment. La forêt m'apaise pour le moment, mais je sens que dans cette quiétude qui s’avère être un réel paradoxe vis à vis de ma situation, cette chose s'éveille en moi. C'est ma faute, je l'ai acceptée pensant faire le bien. Maintenant, elle me possède chaque nuit malgré ma résistance. Pour la première fois depuis que j'ai compris je ne lutte pas, espérant m'être mis à l'abri, ou plutôt espérant avoir mis les autres à l'abri. Je fais le vide en moi, ne pensant plus à rien, écoutant simplement ce qui m'entoure, ce calme magnifique, ce chant de la vie qui vibre à une fréquence bien ordonnée au cœur de ces bois. J'ai la sensation d'être en harmonie avec ses habitants, anticipant presque le moment ou le corbeau va répondre à cette chouette, essayant de visualiser le mouvement des branches balayées par le vent. J'ai même la sensation que détendu je peux retarder le moment ou cette chose viendra me posséder. J'ouvre un court instant les yeux suite à un craquement de bois sec qui m'a alerté, ma peau est déjà très pâle, malgré la nuit, on peut discerner ma couleur, celle d'un cadavre comme tous les soirs dans la profondeur de la nuit. Je laisse à nouveau mes yeux ce fermer n’ayant vu aucun danger et sentant que le moment approche, angoissé mais résigné, conscient d'avoir fait le maximum pour isoler ce monstre que je suis devenu. L'heure est arrivée et je perds doucement toutes sensations et discernements, pourtant mon corps lui ne fait que gagner en puissance et en force, puis plus rien.
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