Le quadrivium représente l'ensemble des quatre sciences mathématiques dans la théorie antique : arithmétique, musique, géométrie, astronomie. Ce principe qui rapproche ces sciences est évoqué dans l'enseignement de Pythagore, de Platon, avant que le terme définitif ne soit forgé par le philosophe Boèce. Durant la période médiévale, le quadrivium est inclus, aux côtés du trivium (disciplines littéraires : grammaire, rhétorique, dialectique), dans les sept arts libéraux enseignés dans les monastères, puis, deux siècles plus tard, dans les écoles urbaines d'Occident. Ce pilier de l’éducation constitue la voie d’accès royale aux valeurs de la vérité, de la bonté, de la beauté, et de l’Unité.
Le principe de ce rapprochement des sciences mathématiques semble avoir vu le jour assez tôt. Un fragment conservé du pythagoricien Archytas (vers 360 av. J.-C.) témoigne de l'existence de cette idée dans l'enseignement de Pythagore. Fragment 1 d'Archytas :
« Les mathématiciens, à mon avis, savent bien discerner et comprendre comme il faut (et cela n'est nullement surprenant) la nature de chaque chose (...). Aussi, touchant la vitesse des astres, de leur lever et de leur coucher, nous ont-ils donné une connaissance claire, tout autant qu'en géométrie plane, en arithmétique et en sphérique, sans oublier non plus la musique. Car ces sciences semblent sœurs, puisqu'elles s'occupent des deux premières formes de l'être, qui sont elles-mêmes sœurs. »
— Porphyre, Commentaire sur les Harmoniques de Claude Ptolémée
Platon évoque un rapprochement entre ces sciences : science des nombres, géométrie plane, géométrie des solides, science des mouvants. Il parle de l'astronomie et de l'harmonique comme «sciences sœurs », en expliquant que l'astronomie est faite pour les yeux comme l'harmonique pour l'ouïe. Il met en relation l'harmonie des sphères avec les orbites célestes.
Ce n'est qu'avec Boèce qu'apparaît le concept de quadriuium (ou quadruuium pour garder la graphie de Boèce). Le terme forgé par Boèce (qui signifie à proprement parler la « quadruple voie ») s'inspire peut-être d'une expression de Nicomaque de Gérase (sa source essentielle pour les sciences mathématiques), qui parlait des τέσσαρες μέθοδοι4, c'est-à-dire des « quatre sciences », mais avec le jeu étymologique sur μέθοδος, dont le sens premier est « la voie ».
Le concept de quadrivium aura une postérité extrêmement importante dans l'enseignement médiéval.
D'abord, pendant la Renaissance carolingienne du viiie siècle, Bède le Vénérable l'inclut, aux côtés du trivium (disciplines que nous appellerions littéraires : grammaire, rhétorique, dialectique), dans les sept arts libéraux qui furent introduits dans les monastères.
Lors des invasions viking, sarrasine et hongroise (820-920), la désorganisation des monastères entraîna un oubli presque total du quadrivium.
Ce fut le moine Gerbert d'Aurillac (v. 945/950-1003) qui réintroduisit le quadrivium dans les écoles urbaines d'Occident, après l'avoir appris lui-même dans un monastère en Catalogne. Cette région était en effet au contact de la civilisation islamique, alors en plein développement, et se prêtait bien aux échanges culturels. Gerbert d'Aurillac devint pape sous le nom de Sylvestre II. C'est le pape de l'an mille.
Le moine Birtferth, aux alentours de l'an mille, pensait que le comput, le calcul des fêtes mobiles, était une science complexe, qui s'appuyait sur deux disciplines du trivium, et deux disciplines du quadrivium.
Quand se formeront les universités, les « sept colonnes de la sagesse », renforcées par la philosophie et les sciences de la nature, constitueront l'objet des études à la faculté des arts.
Aujourd'hui, Howard Crowhurst nous révèle comment le Géant du Manio de Carnac servit de point de repère pour tous les sites mégalithiques de Carnac implantés selon les principes de la géométrie et la position des astres.
Nous découvrons ainsi que ce lieu fut une maquette incarnant ces lois, fondamentales à la vie.
Cette science serait donc millénaire, mais les moines bénédictin avouent eux-même ne plus en disposer.
Si cette science est bien celle utilisée par les bâtisseurs des mégalithes, capable de déplacer sur plusieurs kilomètres et de dresser un menhir de 330 tonnes, alors pourrait-elle apporter des connaissances révolutionnaires ? Devrions nous, comme le suggérait Platon aborder les sept arts comme un seul, le point commun entre tous serait-il les ondes ?
Il nous faudrait encore, pour cela, regarder le monde d'un œil nouveau et revoir nos priorités : prendre soin du vivant, de notre environnement dans son sens large plutôt que de se focaliser sur notre compte en banque. Pour cela il faudrait un rythme de vie qui nous en donne les moyens.
Kenavo
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