Il se dit souvent que la Bretagne a une âme. Qu'en pensez-vous ?
Cette terre Armoricaine est habité depuis plus de 450 000 ans, son histoire et sa culture est riche et perpétué depuis des millénaires malgré les multiples tentatives de l'écraser.
Tantôt encensé, souvent étouffé, sa culture et son état d'esprit à malgré tout été préservé même si les racines les plus anciennes de ce peuples n'a pu être préservé, faute d'écrits, à l'époque, considéré comme trop figé vis à vis de la réalité qui évolue sans cesse.
L'âme de la Bretagne puise sa source dans sa culture transmise depuis des millénaires, habilement dissimulé dans le culte catholique lorsqu'il a été imposé sur ses terres, dans ses chants lorsqu'on lui a imposé une nouvelle patrie, dans ses contes lorsqu'on lui a interdit sa langue.
De la préhistoire à aujourd'hui en passant par les celtes et le moyen age nos traditions nous contes d'où nous venons et qui nous sommes afin de préserver l'âme bretonne.
C'est pourquoi je vous en livre régulièrement dans mes récits comme celui qui va suivre.
Prenez garde à ne pas sortir trop tôt ni trop tard, que les "appeleurs" et korrigans, maîtres de la nuit, soient bien retourné à leur sommeil.
Les légendes sont peu-êtres bien fondées, mais personne n'est revenu pour nous les confirmer !
POÈME LE PÂTRE DE LA NUIT
De qui
surveillait-il les troupeaux ? On ne sait.
Mais, chaque soir, à
l'heure où le soleil baissait,
Sur le Roc-Trévézel
on le voyait paraître,
Debout, dans
l'attitude immobile d'un prêtre
En oraison devant
l'Esprit de ce haut-lieu
Le couchant
s'éteignait dans le firmament bleu
Et les ombres des
monts, en nappes déroulées
Du front chauve des
cairns au sein vert des vallées,
S'épandaient comme
un fleuve aux larges eaux, sans bruit
Que buvait cette mer
de ténèbres la nuit.
***
Alors, tandis
qu'épars sur les gazons des pentes
Erraient les boucs
lascifs et les chèvres grimpantes,
Lui, l'homme, il
entonnait, pour se sentir moins seul,
Quelque chant qu'un
aïeul apprit à son aïeul.
L'air en était si
pur, si fervent et si tendre
Que les tourbiers du
Yeun s'attardaient à l'entendre,
Heureux de respirer
dans l'espace muet
Le peu de songe
humain qu'il y perpétuait.
***
Or, un soir, la
complainte à peine commencée
Suspendit tout d'un
coup son vol, l'aile cassée
Un silence panique
enveloppa les cieux ;
Ressaisis par la
peur primitive, anxieux
De cet abîme noir,
sans vie et sans haleine,
Ce fut en vain que
les chemineurs de la plaine
Réclamèrent aux
monts les accents du chanteur.
Il se tenait
toujours debout sur la hauteur,
Mais l'âme
indifférente aux êtres comme aux choses.
Et sa voix gisait
morte entre ses lèvres closes.
***
On raconta plus tard
que, rêveur éveillé,
La nuit, ô pâtre
élu, t'avait émerveillé
En laissant à tes yeux
choir ses ultimes voiles
Tu fus celui qui, le
premier, vit les étoiles
Décrocher des
arceaux du ciel leurs lampes d'or
Et dans l'éther
béant monter, monter encore,
Sans fin, tel un
cortège innombrable de vierges
Allant à quelque
autel d'en-haut vouer leurs cierges
Par-delà des azurs
insoupçonnés d'en bas.
Une immense harmonie
accompagnait leurs pas,
Selon les lois d'un
rythme inconnu de la terre
Ainsi te fut,
dit-on, révélé le mystère
Dont nul autre avant
toi n'avait été troublé :
Le vide universel
s'était soudain peuplé,
Les mondes en
chantant traversaient l'étendue.
Et, devant leur
chanson, la tienne s'était tue.
Le Pâtre de la nuit
Anatole Le Braz
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