Cette mission avait été un succès. Galdor avait rempli la part de son marché et avait touché son dû. Chose assez rare pour le mentionner. Pas qu’il n’accomplissait pas régulièrement ses missions, mais pour la paie c’était autre chose.
Le mercenaire recherchait maintenant un lieu paisible pour se reposer, soigner ses blessures et faire l’inventaire de son équipement. La petite cité de Gamnios, à la frontière du royaume Glad, était idéale pour ça. Non loin du territoire libre d’où il avait quitté ses derniers partenaires, la petite cité était néanmoins sous la protection du royaume le plus puissant du continent. Cette protection lui offrait un cadre idéal pour prendre un peu de repos avant de repartir pour une nouvelle aventure.
Car, oui, Galdor avait bien l’intention de dénicher une nouvelle mission. Encore une ou deux et il pourrait se retirer, acheter une petite terre à l’abri des conflits et vivre paisiblement le reste de ses jours. Serait-il capable de supporter une vie sans aventure et sans danger ? Cela était une autre question.
Mais l’avenir de Galdor ne lui appartenait pas. Son destin allait soudainement basculer sans qu’il n’ait son mot à dire.
Cela faisait maintenant deux semaines que le mercenaire s’était établi à l’auberge du soleil couchant. L’auberge était située proche du quartier commerçant, idéal pour le réassort du guerrier. Ce dernier rendit les clés de sa chambre en fin de matinée. Il avait prévu de quitter la cité après un passage au marché afin de faire des provisions. Le marché était bondé, de nombreux marchands ambulants venant des Terres Noires apportaient des marchandises exotiques prisées des habitants de Gamnios. L’un de ces marchands vendait des fruits du sud des Terres Noires, excellent pour la récupération qui intéressait fortement Galdor. 🍉 Il n’en prit pourtant qu’un, car abuser de ces fruits peut déranger le système digestif. Un mercenaire ayant besoin de passer son temps aux toilettes est rarement très efficace. Alors qu’il terminait de remplir ses provisions, le guerrier entendit un cri provenant d’une petite ruelle. Étrangement, les badauds, pourtant plus proche encore que lui, l’ignorèrent totalement. Il approcha pour y jeter un œil quand un homme l’arrêta.
« Ignore cet endroit l’étranger, c’est le repère des assassins, personne n’en sort indemne. »
Galdor acquiesça, il n’avait pas envie de s’attirer des ennuis. Il tourna les talons et prit la direction de la porte nord de la cité. Soudain, un vacarme lui fit se retourner. Un enfant de dix ans maximum déboula de la rue des assassins renversant l’étalage d’un commerçant. L’enfant courrait en direction du mercenaire, leurs deux regards se croisèrent, Galdor reconnut la terreur dans les yeux du jeune garçon. Deux hommes déboulèrent à leur tour de la ruelle, poignard à la main, l’enfant chétif semblait sérieusement en danger. Les deux hommes dépassèrent le mercenaire en le bousculant, il leur emboîta le pas. Au carrefour suivant, les deux assassins avaient rattrapé le garçon qui se terrait sous une échoppe.
« Vient là morveux », juraient l'un des deux hommes qui tentaient de le saisir.
« Allez laisse toi faire et on ne t’étripera pas », disait l'autre.
Cette scène raviva de mauvais souvenirs au guerrier. Lui aussi avait essayé de fuir sa condition d’esclave enfant, il avait dû son salut à un maître bienveillant. Ce dont ce jeune garçon ne semblait pas bénéficier.
« Puis-je vous aider ? » Demanda-t-il soudain aux assassins pour apaiser la situation.
« Passe ton chemin l’étranger, ce morveux appartient à la guilde des assassins. Déguerpis si tu tiens à la vie. »
Galdor acquiesça et commença à s’éloigner. L’enfant pleurait, suffoquant de peur.
« Tu ne veux pas sortir ! Très bien, dès que je te ramène, je te coupe deux doigts, ça ne t’empêchera pas de voler pour nous sac à merde ! »
Une lame trancha soudain l’air et la gorge de l’homme qui venait de prononcer ces paroles. Son acolyte fit un bond de côté, surpris, mais alerte. Il sortit aussitôt deux lames courtes pour faire face à Galdor. Ce dernier n’avait pas supporté l’image que les mots de l’assassin avaient fait apparaître dans sa tête. Ce guerrier avait pourtant déjà fait preuve d’un sang-froid remarquable à de nombreuses reprises dans sa carrière. L’assassin avait eu le malheur de toucher sa corde sensible.
Pourtant ce geste, qu’il avait effectué comme un réflexe, venait de faire basculer sa vie. Il le savait, mais dans l’immédiat, il devait la sauver, car un véritable assassin avait l’intention de le tuer et il ne disposait plus de l’effet de surprise.
L’assassin tourna lentement autour du guerrier pour se donner un meilleur angle d’attaque. Galdor comprit rapidement son objectif : avoir le soleil dans le dos. Impossible de le laisser faire sans signer son arrêt de mort, il frappa pour l’empêcher de continuer. C’était le plan B de l’assassin qui para d’une lame et attaqua à son tour de l’autre. Sans son expérience du combat, Galdor aurait eu l’artère tranchée. Heureusement, il eut le bon réflexe en reculant d’un pas. L’assassin enchaîna de plusieurs vivent attaques que le guerrier esquiva et para. Cependant, il fut vite acculé fasse a cet excellent combattant et trébucha. L’assassin en profita pour lui bondir à la gorge. Coucher sur le pavé, Galdor lâcha son épée pour se saisir de la main de son ennemi qui tentait de lui trancher la gorge. Avec un sourire sadique, l’agresseur leva sa deuxième lame au-dessus de la tête du mercenaire. 🗡️ Soudain, le meurtrier lâcha un hurlement de douleur en se redressant. Galdor le repoussa, se saisit de son épée et lui plongea en pleine poitrine. Les yeux de l’assassin se révulsèrent et il s’écroula sur le côté, révélant le jeune garçon qui venait de lui planter un poignard dans le mollet, sauvant ainsi le mercenaire qui lui avait porté secours.
Les passants étaient figés sur place, incrédules. Un homme venait de s’opposer à la guilde des assassins. En tuant deux de ses membres, qui plus est. Galdor avait conscience de la gravité de son acte, il rangea son épée, ramassa son paquetage et se fraya un chemin dans la foule pour quitter la ville au plus vite. Il sentit soudain quelqu’un l’agripper. Il se retourna prêt à livrer un nouveau combat. Il n’eut pourtant pas à le faire. Il reconnut l’enfant qui le regardait d’un air suppliant. Il lui prit la main et l’emmena avec lui.
Où l’emmena-t-il ? Vous aimeriez le savoir ? Si la suite vous intéresse, dites-le-moi dans les commentaires.
Et pour ceux qui sont joueurs, il y a un « easter egg » dans cette histoire, je vous laisse également m’en faire part dans les commentaires. 😉 (un indice ici)
En attendant, portez-vous bien et Kenavo. 😉
Si vous avez aimé cette histoire celle-ci est faite pour vous : LE TOUR DE GARDE
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