Vous rappelez-vous du guerrier Ardeon qui pourrissait dans une geôle de la cité d’Ilgardis ? Sinon, voici une rapide séance de rattrapage.
L’ancien garde d’élite était passé, en quelques jours, de la geôle d’Ilgardis à ses casernes, bondées à l’approche de la terrible horde pourpre. Il était évident que le lieu était en surpopulation, l’armée enrôlait prisonniers, fermiers et tous ceux qui se présentait sans même prendre garde à leurs motifs. Un seul objectif obsédait les généraux, grossir les rangs le plus possible pour avoir une chance de sauver la cité et leur vie. Ces nouveaux venus vivaient à même le sol avec le minimum vital, mais chacun mangeait à sa faim et cela était bien suffisant pour nombre d’entre eux. D’autres profitaient de l’occasion pour incorporer la très sélective armée Ilgardienne en espérant y gagner leur place après l’assaut tant redouté.
Alors qu’il s’entraînait avec lassitude tellement l’exercice était évident pour un ancien garde d’élite il entendit l’instructeur hurler une phrase qui le plongea dans ses pensées.
« Ne pense pas à hier, ni à demain. Soi concentré sur l’instant présent et vie le à 200 %… »
La suite importait peu pour Ardeon. L’espace d’un instant, il revit le sourire de sa regrettée mère qu’il n’avait pas su protégé. L’instant présent. Il ne pouvait compter le nombre de fois ou elle lui avait dit de profiter de l’instant présent. Tous ses prodigieux conseils, ses regards emplis de bienveillance, son amour inépuisable qui n’avait pas toujours été rendu à sa juste mesure. Le guerrier se demanda si toutes les mères étaient ainsi. Il n’avait pas réussi à sauver sa mère face à l’horrible horde pourpre, ni même sauver qui que ce soit à Eltios. Le garde d’élite si prometteur avait failli à sa mission. Une nouvelle chance de sauver des vies lui était offerte, serait-elle suffisante ? À en juger par le manque d’expérience de la plupart de ses camarades et du peu de temps dont ils disposaient, il en doutait fort. Pourtant il ne pouvait faire autrement que de se dresser face à l’ennemi qui lui avait tout ôté.
« Ne pli face à l’ennemi que pour le vaincre. »
Ardéon se souvint aussi du précepte de son mentor qui lui avait enseigné l’art du combat. Un nouveau but venait de naître en lui. Il ne pouvait plus se battre pour préserver la paix en Eltios dont il ne restait que des ruines et de la cendre, il se battrait dorénavant pour sauver se qui est beau en ce monde, comme la bonté et l’amour d’une mère.
Je dédicace ce texte à toutes les mères et tout particulièrement à celle qui m’a fait grandir et celle qui m’aide à faire grandir mes enfants.
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